Projection du film de Frédéric Goldbronn, « Diego », hommage à Diego Camacho

Diego Camacho, dont le nom de plume était Abel Paz,
nous a quitté le 13 avril dernier, à l’âge de 87 ans.

Ses amis et ceux qui ont travaillé avec lui se retrouveront autour du film de Frédéric Goldbronn, « Diego » et de poèmes lus par Violeta Ferrer, qui sera accompagnée de musiciens.

La soirée se poursuivra autour d’un verre.

En juillet 1936, Diego était apprenti dans une usine de Barcelone et avait participé à l’insurrection ouvrière contre le soulèvement militaire et à la révolution libertaire en Catalogne, où il avait fondé avec ses amis un groupe des Jeunesses libertaires, « les Quichotte de l’idéal ». Après avoir connu les camps en France, il a passé une dizaine d’années en prison en Espagne où il était retourné combattre dans la clandestinité. Exilé à Paris, où il travaillait dans l’imprimerie, il sera de nouveau sur les barricades en mai 1968 avant de revenir vivre à Barcelone après la mort du tyran.

Abel Paz a publié une douzaine d’ouvrages, dont une biographie de Buenaventura Durruti traduite en de nombreuses langues, une histoire de la Colonne de fer et des recueils de souvenirs. Il avait aussi participé à plusieurs films, dont « Diego », de Frédéric Goldbronn et « Buenaventura Durruti, anarchiste », de Jean-Louis Comolli. Il avait aussi contribué à une création musicale collective autour de la figure de Durruti, avec des musiciens tels que Tony Hymas, Hélène Labarrière, Benoît Delbecq ou encore Violeta Ferrer, dont le double album a été produit par Jean Rochard sous le label nato.

Du Quichotte de sa jeunesse, il a toujours gardé la noblesse d’âme et le mépris des biens matériels, le goût des mots et le sens de la dérision, l’amour de la liberté. Il était un narrateur, au sens que Benjamin donnait à ce mot : « Ce que le narrateur raconte, il le tient de l’expérience, de la sienne propre ou d’une expérience communiquée. Et à son tour, il en fait l’expérience de ceux qui écoutent son histoire (…) Si l’on se tait, ce n’est pas seulement pour l’entendre, mais aussi un peu parce qu’il est là. Le narrateur est l’image en laquelle le juste se retrouve lui-même ».

Ci-joints un article de Marc Tomsin, éditeur et ami de longue date de Diego, paru dans le Monde libertaire; un article de Frédéric Goldbronn sur le tournage du film « Diego », un souvenir de Ginette Lavigne, co-scénariste du film « Buenaventura Durruti, anarchiste » et en liens deux textes de Edouard Waintrop et de Jean Rochard sur leurs blogs respectifs:

http://cinoque.blogs.liberation.fr/waintrop/2009/04/diego-est-mort.html
http://nato-glob.blogspot.com/2009/04/les-amities-dabel-paz.html