PÊCHEUR D’ISLANDE Jacques de Baroncelli (1924)

présenté par Périphérie et le Magic Cinéma de Bobigny dans le cadre de La Chasse aux images

La 15ème édition de Bretagne et cinéma aura lieu au Magic Cinéma de Bobigny à 20h30
le vendredi 29 janvier 2010

La séance sera suivie du traditionnel pot breton offert par Périphérie, en partenariat avec l’ Amicale des Bretons de Bobigny.


Deuxième (mais non pas dernière) adaptation du célèbre roman de Pierre Loti, ce film Jacques de Baroncelli possède de nombreuses qualités cinématographiques et documentaires, au-delà d’une intrigue assez convenue.

Tourné à Paimpol pour les extérieurs, Pêcheur d’Islande nous plonge dans une réalité aujourd’hui disparue : celle de la pêche du début des années 1920, ou celle d’un paysage composé de haies, de chemins, et de ports en activité. Jacques de Baroncelli glisse de surcroît dans son film de véritables extraits de bandes documentaires sur la technique de la pêche à la morue ou sur une noce en Bretagne (il s’agit de films Pathé du début des années 1900). Certains habitants se prêtèrent même au jeu de figurant – et leurs visages burinés, travaillés par la mer,tranchent avec la blancheur du teint de l’actrice parisienne (Sandra Milowanof).

Alors que Baroncelli (1881-1951), réalisateur prolifique, est en général mésestimé par la critique, on relève dans ce film une parfaite maîtrise de la grammaire cinématographique et, parfois, une belle écriture. Certes, il y a dans Pêcheur d’Islande un abus manifeste de surimpression et de symbolisme météorologique, mais la traversée du cimetière de Ploubazlanec (où se situe le mur des péris en mer) est de toute beauté ; se dégagent également quelques fortes séquences telles l’apparition maritime des revenants, le repas de noce final ou l’appel des morts au cœur de la tempête. Baroncelli avait aussi la réputation de choisir avec soin ses acteurs et de bien les diriger. C’est le cas ici avec la solide interprétation de Charles Vanel et Sandra Milowanof.

Tangui Perron

Eric Sterenfeld : Issu du rock alternatif et très bon instrumentiste, Eric Sterenfeld compose depuis de nombreuses années de la musique électronique. Souvent sollicité parle théâtre et le cinéma, les spectateurs du Magic se souviennent entre autres de sa création pour Le Bonheur, d’Alexandre Medvedkine – aussi remarquée par Chris Marker.
On attend donc avec impatience sa nouvelle création originale.