Espace occupé depuis maintenant un an, lieu d’organisation, de luttes sur la ville et d’habitation, aux portes et aux jardins ouverts pour des cantines, des cabarets et des assemblées.
Quatre jours d’assemblées, d’ateliers et de moments collectifs pour se rencontrer, réfléchir et s’organiser autour de pratiques politiques émancipatrices, à Montreuil et dans sa banlieue. Quatre jours pour faire qu’à Montreuil, les luttes se croisent, s’enrichissent et sortent de leurs petites cases.
Quatre jours intenses d’amours non consommés et d’agressivité contenue pour une prise de gueule érotico-politique
Quatre jours pour rejouer le conflit mythique entre Eros et Thanatos, entre le Communisme et le règne du Capital
Quatre jours, parce que trois ce serait insuffisant et qu’on n’est pas capable de discuter pendant cinq jours
Quatre jours pour comprendre ce que ça veut dire faire de la politique en se protégeant avec des gris-gris et puis des casques
Quatre jours où on mangera de la pérave sans être malade
Quatre jours pour fabriquer du commun et des étagères
Quatre jours pour penser nos oscillations entre communauté de lutte un peu molle et volonté de devenir une machine de guerre
Quatre jours pour dégrafer son corsage et faire feu de tout rompre
Quatre jour pour débrouiller les ondulations cosmiques du grand TOUT
Quatre jours pour écarquiller grand les mirettes et siffler d’un air entendu
Quatre jours pour toujours
Quatre jours pour les gens comme ça
Quatre jours parce que Albertine* a dit que Albert* est raciste en ce moment et qu’il faut faire quelque chose
*les prénoms ont été changés pour assurer l’anonymat des témoignant-e-s
Quatre jours donc, pour commencer une Coordination des Occupations dans l’Est Parisien (jeudi 13h) et continuer à s’organiser autour du logement sur Montreuil (jeudi 17h30)
Quatre jours donc, où l’on participe à une bouffe solidaire au 8bar (le jeudi à partir de 18h, 8 rue Edouard Vaillant à Croix de Chavaux, et Punky reggae party avec DJ Set), où l’on s’entraînera aux manifs (dimanche 11h), au crochet (jeudi et vendredi 11h), et qui finiront sur un grand cabaret (dimanche soir)
Quatre jours donc, avec des retours sur le mouvement des chômeurs en 97-98 (vendredi 20h), sur l’histoire des espaces d’organisation et de lutte sur la ville (dimanche 15h)
Quatre jours donc, où l’on se demandera si Montreuil en a fini avec le féminisme (vendredi 15h) et ce qu’il est encore possible de faire contre les rafles de sans-papiers (samedi 15h)
Quatre jours donc, où l’on reviendra sur ce qu’il s’est passé les 8 et 13 juillet derniers, pour faire reculer le règne de la police et penser quelle(s) insurrection(s) nous voulons (samedi 20h)
Pour des précisions :
2milunes@gmail.com
0626258992
Accès : bus129 arrêt La Boissière, 102 arrêt Rue des Roches, A86 sortie La Boissière.
A propos des Ateliers pendant la Mi-Lunante
Contarailles et contaraignes
Quelques textes et racontars
(élaboration encore en cours)
Ateliers et Crochets feutres
jeudi et vendredi 11h
Sur le fil de la lune : atelier de crochet et feutre
Ouvrir un espace-temps où le travail de la main devient une pensée active, où l’intuition est notre intelligence et la lenteur notre ingrédient secret.
…pour réanimer le tas de matières inertes que notre quotidien déverse, pour questionner nos besoins et objets matériels, pour savoir faire et transformer ce que l’on a besoin.
Du crochet et du feutre pour se réapproprier les savoir-faire populaires, choisir nos couleurs et apprendre à déjouer les problèmes techniques.
Tout peut-être crocheté, du fil à coudre à la corde à linge…
Alors on voit de vieux jupons se transformer en tapis rond, des sacs plastiques crochetés en panier pour le vélo, de bobines en tout genre naissent des bonnets avec ou sans les oreilles.
Et avec de la laine, de l’eau savonneuse et de l’énergie pour frotter (c’est bon pour l’hiver, ça réchauffe) on fabrique du feutre, à la fois matière et forme…des poches, des capes, des tapis, des paysages,…
C’est un temps pour ceux qui savent pas ou ceux qui connaissent déjà un peu du crochet ou de la laine feutrée.
Amenez vos guenilles, vos bouts d’ficelle, vos vieux z’habits, vos belles bobines, vos trésors, vos crochets si vous en avez et vos idées qu’on les détricote, qu’on les feutre, qu’on les transforme.
Pourquoi Montreuil en a t-il fini avec le féminisme?
Vendredi 15h
Pourquoi Montreuil en a t-il fini avec le féminisme? Se serait-il perdu en route? On dit souvent que ce n’est qu’un combat de femmes alors que tant de souffrances et violences sont en jeu. Prendre le temps d’en parler et ne pas traiter la question du féminisme comme un énième sujet, parce il est omniprésent dans nos vies.
« un spectre hante Montreuil » Attention derrière toi….
Histoire « de quelques espaces de luttes » à Montreuil.
Dimanche 15h
A Montreuil et ailleurs, y a toujours eu des raisons et des individus pour lutter. Parce que des espaces ont existé, occupés ou pas, des gens ont pu se rencontrer et développer des pratiques « pour changer les choses » pour soi et pour les autres.
Parce que des personnes étaient en lutte d’autres qui étaient solidaires ont pu dans ces lieux renforcer des instants de révoltes, de liberté et de solidarité.
les luttes des foyers, Nouvelles France, l’Usine, le condensateur, le Bar Asso : en racontant ces lieux on s’appropriera une mémoire pour comprendre les luttes actuelles et construire les futurs espaces de lutte.
Le 8 et le 13 Juillet
Samedi 20h
Le 8 juillet dernier, la clinique occupée à croix de chavaux était expulsée au petit matin par 2 centaines de policiers accompagnés du Raid. Le soir même, La police républicaine tire au flasball en visant les têtes, sur un rassemblement devant la Clinique contre l’expulsion, et pour occuper la rue. Tant pis pour l’impunité policière : le plus gravement touché – son œil est crevé – n’est même pas jeune, même pas squatteur, même pas bronzé, même pas clandestin. Le pouvoir municipal est obligé de crier à la bavure. Au scandale !
Suite à ça, le 13 juillet, une manifestation avait lieu à Montreuil, une manif d’auto-défense avec banderoles renforcées et une
partie des gens casqués. Il était nécessaire de pouvoir se défendre, ne serait-ce que pour ne pas voir se multiplier les blessés graves. Il s’agissait et s’agit toujours de ne pas se laisser terrifier par la violence policière, et de se donner les moyens de continuer à lutter.
Les armes “à létalité réduite”, comme le flashball et le taser, permettent d’élargir les possibilités de répression sans pour autant faire de mort. Alors que les recherches militaires s’apesantissent sur des situations de guerre en milieu urbain, l’hypothèse même d’une insurrection se trouve mise à mal. “Tolérance zéro”, “contre-insurrection, zéro mort” : toutes ces nouvelles doctrines viennent bousculer les schémas politiques qui pensent la révolution. Les nouvelles technologies sécuritaires (biométrie, vidéo-surveillance) s’associent aux armes non-létales pour tenter de faire exister un nouveau paysage démocratique dans lequel aucune insurrection ne serait possible.
Proposition de « C.O.E.P » (Coordination des Occupation Est Parisien) ou Coordination des Luttes Autonomes
Jeudi 13h
Formaliser une coordination existante et à venir des différents collectifs de luttes autonomes de Paris et sa banlieue autour de pratiques communes (la lutte des occupations par exemple). Dans le but de plus d’efficacité pour les solidarités pratiques (ouverture, expulsion, problèmes X ou Y…), dans la communication ( circulation des infos sur les différentes initiatives ou événements…) et pour l’élaboration d’interventions communes (si l’envie et l’intérêt sont réunis). Cette coordination pourrait prendre la forme d’une AG non décisionnelle et régulière.
Proposition à discuter et à élaborer.
Que peuvent nous apprendre les mouvements de chômeurs précédents pour un mouvement de chômeurs aujourd’hui ?
Vendredi 21h
Depuis un an, les cafards tentent de s’organiser à Montreuil pour réfléchir et agir autour des revenus et de la subsistance, du travail et de l’argent, des rapports à la CAF et à Pôle Emploi. A Paris, Rennes, Montpellier, Grenoble, des collectifs de ce genre (re)naissent, ou cherchent à se coordonner. Certains espèrent un mouvement de chômeurs.
“Mouvement de chômeurs” ne veut pas dire “mouvement pour avoir du travail”. Le dernier grand mouvement des chômeurs, en 1997-1998, a été traversé par la nécessité de dépasser les revendications du “ droit à l’emploi”. Il connut de profonds désaccords et des scissions qui aujourd’hui encore nourrissent préjugés et raccourcis historiques. Il nous semble que revenir sur cette expérience, au travers de récits que proposeraient ceux qui l’ont vécu, viendrait éclairer ce que furent, alors, les impasses et les bonnes pistes, les accords et les tensions, avec l’horizon d’un possible mouvement à venir.
Numéro d’urgence et sans-papiers
Samedi 15h
Il y avait des assemblées ouvertes pour s’organiser face aux expulsions, des déambulations tous les mercredis dans les rues de Montreuil. Il y avait la mise en place d’un numéro d’urgence pour prévenir en cas de contrôle d’identité, de la présence de policiers, en cas d’arrestations. Ce téléphone d’urgence existe toujours, il est pris en charge par ceux et celles qui participent à l’assemblée, circule. Ce numéro et ses assemblées visent à empêcher les rafles, à s’entraider pour le juridique, empêcher contrôles d’identités et expulsions. La fréquence des rafles a diminué, le numéro reçoit moins d’appel, il n’y a plus d’assemblées, de soirées cantine en soutien, de déambulations et de journal mural. En avril dernier se tenait un forum à la parole errante autour des luttes sur ces questions à Montreuil et ailleurs.
Il nous semble important de rediscuter l’usage du numéro d’urgence, pour peut être l’élargir, et de trouver ou se redonner des moments autour de la question des papiers, que faire autour de ça.