Le Rendez-Vous politique, social et culturel des quartiers et cités populaires.
Programme : http://fsqp.fr/IMG/pdf/progFSQPweb.pdf
S’Unir ou Subir
« L’attention politique et médiatique portée en France sur « le Printemps Arabe » est proportionnellement inverse à celle portée sur les quartiers populations et les populations qui y vivent. Les peuples arabes qui étaient présenté comme pris entre le marteau islamiste et l’enclume des régimes autoritaires démontrent la possibilité de tracer d’autres chemins autonomes…
En Europe on s’extasie sur ces soulèvements populaires qui reprennent en partie des mots d’ordre d’inspiration démocratique. Les quartiers populaires qui depuis des décennies n’ont pas cessé d’être le lieu de luttes sociales et politiques réclamant l’Égalité réelle, la Justice et la Dignité ont été à l’inverse, et sont toujours, la cible d’une répression politique aussi violente qu’absente de la Une.
La politique classique et efficace du « diviser pour mieux régner » est devenue la Loi des Quartiers : Hommes/Femmes, Musulmans/non-musulmans, Noirs/Blancs, Noirs/Arabes, Chômeurs/Salariés. Jeunes/Vieux, Français/Étrangers..
Les affrontements font plus de morts que la Police nationale
Face à au clientélisme politique et à sa comparse idéologique « la diversité », face à la politique sécuritaire comme seule service public, nous réaffirmons la possibilité d’autres chemins, d’autres politiques, d’autres discours.
Le racisme et la xénophobie d’état s’exprime et s’applique sans complexe à travers un arsenal de lois aussi répressives que médiatiques, les classes populaires sont désignées comme le nouvel ennemi intérieur dont l’Etat s’est donné pour mission de mater et dresser. Quant à la Gauche et son extrême, elles n’ont fait que creuser un fossé avec les quartiers populaires tout en se gaussant de les représenter du fond de leur centre-ville. La droitisation de la société française rend acceptable une politique de criminalisation de la pauvreté.
En somme le contexte politique se prête au mieux, à un abandon des quartiers, au pire à punir les classes populaires.
L’assignation des mouvements issus des quartiers et de l’immigration à une position de contestation vaine et infantile a pour but de décrédibiliser et d’étouffer toutes initiatives politiques qui pourraient émerger de ces territoires. Il n’est pas anodin qu’à l’approche des prochaines échéances électorales les petites mains jaunes de SOS racisme sont de retour avec leur concert folklorique, bonne enfant et avant tout électoraliste.
La Responsabilité comme langage et pratique dans nos quartiers nous incombent de réaffirmer que le changement est ailleurs. Dans les quartiers, au sein des classes populaires et non pas dans les états-majors politiques de centre-ville.
Les émeutes de 2005, et celles plus proches, ne sont qu’une illustration des plus tragiques de l’échec de la politique de la Ville en œuvre depuis trois décades en France. C’est aussi et en partie, le reflet de notre impossibilité à imposer à l’échelle nationale la question des quartiers populaires comme priorité nationale et non pas seulement faits divers et réserve électorale pour la Gauche.
La réponse se trouve tout comme les soulèvements de l’autre côté de la méditerranée en notre sein : les habitants des quartiers qui sont les plus à même de maitriser leur destin et leur territoire. L’autonomie des luttes, la responsabilité de nous et de nos proches sont les premiers pas de ce chemin que Nous tracerons.
La quatrième édition du Forum Social des Quartiers Populaires entend à sa hauteur contribuer à ce Printemps qui ne fait que commencer, en d’autres termes deux issues se profilent à l’horizon de nos banlieues : « S’Unir ou Subir » »