Sans aucun égard pour les usagers permanents du lieu : un café librairie, une coopérative de films documentaires, des ateliers de théâtre, de sérigraphie, de gravure. Sans aucun égard pour toutes les réalités qui bénéficient de ce lieu jour après jour, mois après mois, années après années. Sans aucun égard pour tous ceux qui en auront besoin à l’avenir en dehors de toute logique de rentabilité ou de reconnaissance, mais simplement parce qu’ils en ont besoin et que partout les lieux manquent.
Ce lieu est voué a être normalisé, mis au pas. Plus question d’entrée libre, d’expériences musicales, théâtrales, cinématographiques hors normes, de concert de solidarité, de fête de quartier, de fête syndicale, d’assemblée en lutte contre la réforme de la psychiatrie, contre les violences policières, contre la réforme du code du travail, etc.
Ce mépris des politiques à l’égard de nos besoins, de nos aspirations, de nos lieux, de nos vies, de nos luttes, nous le connaissons tous. Et nous sommes plus en plus nombreux à le dire dans la rue, sur les lieux de travail, dans et hors des institutions : cela suffit !
Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.
Si la Parole errante ferme, le lieu se transformera en un lieu culturel normalisé et inféodé, et c’est la ville qui continuera de se transformer dans le sens d’une dépossession…
Lutter pour La Parole errante, c’est lutter pour le territoire où nous vivons, pour ne pas perdre pied ou reprendre pied, sentir un sol commun, une possibilité de se retrouver, de résister, de lutter, d’exister.
La journée commencera à 13h, et dans l’après-midi sont prévues des prises de paroles, des projections pour enfants, des ateliers (sérigraphie, constructions), des récits sur la Parole Errante, des courts spectacles de théâtre, une chorale, le banquet à 20h sera suivi de concerts de fanfares!