Projection d’Etranges étrangers (1970) de Marcel Trillat et Frédéric Variot
dans le cadre de la journée « Histoire(s), mémoires et transmissions » organisée par la région Ile-de-France et l’Acsé, Périphérie est en charge de l’atelier « Histoire et mémoires ouvrières » (atelier 2).
Présentation de l’atelier 2 : « Histoire et mémoires ouvrières : le rôle des lieux, des récits et des politiques publiques et associatives »
(de 11h à 13h et de 14h30 à 16h30)
Projection d’extraits :
Et la vie (1991) de Denis Gheerbrant
Haya (1982) de Claude Blanchet
Discutante-rapporteur :
Laure Pitti, maître de conférences en sociologie, université Paris 8 / ERASME
Témoignages et analyses :
Martine Sonnet, historienne (ingénieure de recherche à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine du CNRS), écrivain et blogueuse.
Michel Pigenet, professeur d’histoire contemporaine, université Paris 1
Laurent Gabaroum et Mustafa Dhaouadi, anciens ouvriers à Renault Billancourt, membre de l’ATRIS (Association des Travailleurs de Renault Ile Seguin)Denis Gheerbrant (sous réserve), cinéaste
Animation et conception de l’atelier :
Tangui Perron, chargé du patrimoine audiovisuel à Périphérie (centre de création documentaire en Seine-Saint-Denis), avec le soutien de l’Ihovam
Coincées d’une part entre les productions mémorielles des nombreuses et parfois anciennes associations liées à l’immigration et les publications relevant de l’histoire de l’immigration (coloniale, post-coloniale ou non) et, d’autre part, entre les productions émergentes des mémoires des quartiers populaires, l’histoire et les mémoires ouvrières semblent aujourd’hui les parents pauvres des politiques publiques, de l’intérêt médiatique, voire des productions associatives et militantes. De plus, l’histoire des usines et des entreprises, celles du travail, des travailleurs et des luttes, n’auraient plus qu’un rapport lointain entre elles. Parallèlement à ces disjonctions, sans doute dommageable sur le plan historiographique, on observe une «patrimonisation » partielle de certains lieux industriels.
Mais que garde-t-on quand on conserve les murs d’une usine ? Qu’invente-t-on alors à l’intérieur ? Que détruit-on quand on la rase ? D’autre part, les récits littéraires, les blogs et les images apparaissent comme les lieux où s’écrivent désormais une histoire et des mémoires ouvrières pour lesquelles émerge une certaine demande sociale. (Cela n’exempte pas pour autant les pouvoirs publics et l’Université de tout effort d’accompagnement, d’approfondissement et de prolongement…).
Ces questions seront donc au cœur de l’atelier « Histoire et mémoires ouvrières : le rôle des lieux, des récits et des politiques publiques et associatives », atelier qui mêlera témoignages et retours d’expériences, analyse et projection d’extraits de films.
Lors de cette journée Tangui Perron se propose d’intervenir sur « les mémoires et représentations des grèves ouvrières de l’usine Citroën-Aulnay du printemps 1982 » à partir d’extraits du film de Claude Blanchet redécouvert par « Histoire d’un film, mémoire d’une lutte », Haya (1982).
Présentation des intervenants :
Laure Pitti, maître de conférences en sociologie, université Paris 8 / ERASME.
Sélection bibliographique :
« « Travailleurs de France, voilà notre nom ». Les mobilisations des ouvriers étrangers dans les usines et les foyers durant les années 1970 » in Ahmed Boubeker et Abdellali Hajjat (dir.), Histoire politique des immigrations (post) coloniales, Paris, Amsterdam, 2008, p. 95-111.
« Renault-Billancourt », en collaboration avec Nicolas Hatzfeld, Jean-Charles Leyris et Alain P. Michel, in Michel Pigenet (dir.), Mémoires du travail à Paris, Paris, Créaphis, 2008, p. 225-314.
« Penarroya, 1971-1972. Deux films, deux regards, une mobilisation » in Tangui Perron, Histoire d’un film, mémoire d’une lutte : Étranges étrangers, un film de Frédéric Variot et Marcel Trillat, Paris, Périphérie / Scope éditions, 2009, pp. 152-173.
Catherine Omnès, Laure Pitti (dir.), Cultures du risque au travail et pratiques de prévention au 20e siècle. La France au regard des pays voisins, Rennes, Presses universitaires de Rennes, à paraître en avril 2009.
Martine Sonnet, historienne (ingénieure de recherche à l’Institut d’histoire moderne et contemporaine du CNRS), écrivain et blogueuse. Elle est tout à fait sortie de sa spécialité d’origine, l’histoire des femmes au XVIIIe siècle, pour consacrer un ouvrage aux années passées par son père aux forges de la Régie Renault à Billancourt : Atelier 62 paru en 2008 aux éditions Le temps qu’il fait.
Elle sera entre autres sollicitée sur l’écho important que son livre a connu et sur les rencontres au sein des médiathèques, des CE et sur le net qui a suivi sa publication.
Publications :
L’éducation des filles au temps des Lumières (Cerf, 1987), Chronologie de la France moderne, Que-sais-je n° 3178 (PUF, 1996) et de nombreuses collaborations à des ouvrages collectifs, dont l’Histoire des femmes dirigée par Georges Duby et Michelle Perrot (tome 3, XVIe-XVIIIe siècles, rééd. Perrin, 2002) et Histoires d’historiennes (PUSE, 2006).
Site internet :
http://martinesonnet.fr/Site/Accueil.html
Michel Pigenet, professeur d’histoire contemporaine (Paris 1), sera non seulement interrogé comme historien du mouvement ouvrier et comme universitaire mais également comme ayant participé à recueil de témoignages sur le travail dans le XIème arrondissement de Paris.
Publications :
Regards sur le syndicalisme révolutionnaire : Victor, Émile, Georges, Fernand et les autres (Ed. D’albret, 2007), Mémoires du travail à Paris (Broché, 2008), Retraites : une histoire des régimes spéciaux (ESF Ed., 2008).
Laurent Gabaroum et Mustafa Dhaouadi, anciens ouvriers et membres de l’Atris (Association des Travailleurs de Renault Ile Seguin), seront entre autres sollicité sur le combat que mène leur association pour créer un lieu de mémoire et d’histoire ouvrière sur l’Ile Seguin.
Mercredi 29 avril au Mas 10-18 rue des Terres au curé -Paris 13e
Programme complet sur le site www.projets-citoyens.fr