80 pages. Sortie en kiosques et librairies mi-Avril 2006 – 8 Euros.
Il y a cinq mois, notre pays était le théâtre de violences : les banlieues demandaient à être vues, entendues, que l’on écoute le malaise profond qu’elles vivent depuis plusieurs décennies, et qui en dit long sur la situation générale. Comme une crise d’eczéma qui revient périodiquement parce que non traitée en profondeur, ces «émeutes» révèlent un processus de relégation plus large et qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Elles auront pourtant eu la vertu paradoxale de rappeler que, dans ces lieux de vie au «ban» de nos villes, la culture et l’art sont vivants, avec tout un tissu associatif actif et des équipements culturels (mis à mal par la baisse de leurs subventions). Dans ces conditions, comment continuer, aujourd’hui, l’indispensable travail de consolidation du tissu social et de lutte contre une logique d’«apartheid social» ( souvent, aussi, en partie ethnique) sans en être réduits au rôle de «pompiers»?
C’est sur cette question que nous avons voulu revenir, en partant à la découverte d’initiatives artistiques, d’acteurs culturels et d’équipes œuvrant dans les banlieues, auprès des populations, sur ces territoires que l’on dit désolés. Au fil des pages vous retrouverez des pionniers comme Bernard Sobel qui a créé et dirige le Centre Dramatique national de Gennevilliers (fruit de la première vague d’équipements culturels en banlieue), mais également le Mac/Val, dernier né de la volonté d’implantation institutionnelle en banlieue, ou encore Christian Jehanin fondateur de l’École départementale de théâtre de l’Essonne. Hors de l’institution, nous y présentons quelques défricheurs-électrons libres, tels Roger des Prés de la Ferme du Bonheur à Nanterrre ou Christian Chabaud, de la Cie Daru, initiateur du Pôle de la Marionnette en Essonne. Au-delà de la banlieue parisienne, nous avons recueilli les paroles de Claire Truche dont la compagnie travaille à Vaux-en-Velin, et celles de Jacques Livchine, fondateur et directeur du Théâtre de l’Unité, à Audincourt.
Que signifie pour eux travailler en banlieue ? En quoi cela influe-t-il sur leur travail artistique ? Qu’ont-ils à nous dire à propos de cette crise sociale et du rôle que l’art et les institutions culturelles peuvent jouer, pour la mettre en mot et dépasser la crispation? Au delà de ces questions, il faut aussi aborder les problématiques d’ancrage territorial et d’action artistique avec les populations, car il ne s’agit pas simplement d’apporter de la culture en périphérie des villes pour «calmer le jeu», mais de faire avec les richesses présentes sur le terrain, de renouer avec des pratiques de partage et de création collective. Tout en s’efforçant d’éviter les écueils du populisme, de l’élitisme et de la récupération politique…
Retour sur l’histoire aussi avec une plongée dans l’expérience des villes nouvelles en compagnie de Loïc Vadelorge et Alain Grasset. Quel bilan peut en être tiré à l’heure où paraît un livre sur cette politique? Toujours dans l’optique de prendre du recul pour mettre les actions et les démarches en perspective, nous publions ici les actes d’un atelier intitulé «L’action culturelle dans les zones urbaines sensibles» organisé voici un an par Cassandre/Horschamp et ARCADI. Son enjeu, pour les artistes et acteurs culturels et sociaux présents, a été d’interroger le rôle de l’art et de sa transmission dans la lutte contre toutes les formes de ghettoïsation ethnique et sociale. Après les «émeutes» de novembre derniers, ces paroles prennent une résonance particulière.
Ce numéro sera en vente en librairies et en kiosques à partir du 18 avril 2006. Pour ceux et celles qu’intéresse particulièrement la question de l’action artistique et culturelle en banlieue, ce numéro de Cassandre sera un outil de réflexion et de travail que vous pouvez nous aider à faire circuler aussi largement que possible. Aussi nous vous proposons d’ici cette date une formule de pré-achat à des tarifs préférentiels. Vous pourrez vous procurer jusqu’à 50 exemplaires pour 6 euros par numéro, et au-delà pour 5 euros. Les frais de port sont de 1 euro par numéro, (les commandes importantes pouvant faire l’objet d’envoi par la Sernam).
Très amicalement à vous,
L’équipe de Cassandre/Horschamp
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Cassandre porte depuis 1995 les valeurs d’un art en prise avec la société dans la lignée des combats de l’après-guerre, fait avancer les idées et lutte contre l’endogamie. Notre travail est celui d’une « nouvelle critique » qui ne se contente pas de juger l’« objet », mais appréhende le geste de l’art en prenant en compte la relation à l’histoire, aux populations et aux lieux. Visitez le site Horschamp : www.Horschamp.org, mettez-vous même vos informations en ligne sur Passeurs: www.passeurs.org, recevez microCassandre chaque mois. Et, bien sûr, abonnez-vous à Cassandre, la revue papier. _______________________________________________