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AFRICASCOP, Un film de Pierre Guiard-Schmid et Denys Piningre
Histoires d’économie solidaire au Burkina-Faso

Un film de 52 minutes
de Pierre Guiard-Schmid et Denys Piningre
Réalisé par Denys Piningre
Montage : Catherine Galodé

Solidaire : (in : Petit Robert) : du latin, in solidum, « pour le tout ».
Relation entre personnes ayant conscience d’une communauté d’intérêts,
qui entraîne l’obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance.

Lire l’article, suivi d’un entretien publié dans Politis.

- Présentation du film

Tourné au Burkina-Faso en 2002, AFRICASCOP aborde la question d’un économie basée sur le principe coopératif (partage de la décision sur le mode « une personne = une voix » et répartition équitable des revenus) dans un des pays les plus pauvres du monde.

La parole est donnée aux membres de trois coopératives ayant des activités de production et de services installées dans plusieurs villes du pays, Ouagadougou la capitale, Po au sud et Bobo-Dioulasso à l’ouest.
Face aux ravages causés par la politique des Institutions financières internationales, qui ouvre la porte aux investisseurs étrangers, pousse à la privatisation des services publics et fait la promotion de cultures exportables aux dépens d’une agriculture vivrière, les coopératives représentent une alternative fragile mais rationnelle, qui remet la personne humaine au centre de l’économie.
Leur émergence repose sur les traditions de solidarité, qui de tous temps ont favorisé le regroupement, principalement des femmes, pour venir soutenir leurs proches dans les moments difficiles de la vie.

Cette même solidarité peut, et le film en témoigne, favoriser la création d’activités économiques, souvent de survie.
Activités artisanale (tissage, couture dans la coopérative Zem-Staaba de Po), de transformation (production de jus et de fruits séchés dans la coopérative Cotrapal à Bobo-Dioulasso) ou de service (Garage Tous Unis à Ouagadougou), autant de pistes pour tenter de résorber le chômage et mener des politiques d’insertion.
Pour autant, dans le contexte de ce pays, ne bénéficiant d’aucun soutien de la part de l’Etat, ces entreprises solidaires - il en existe 65 dans le pays - sont soumises à de telles conditions que leur activité est en permanence menacée : insolvabilité du marché local, difficultés pour aller à la rencontre d’acheteurs étrangers, irrégularité de la production...

Pour tenter de résoudre ces problèmes, et dans le cadre d’échanges avec des coopérateurs étrangers, notamment français, a été créée une Union des Coopératives Industrielles et Artisanales du Burkina-Faso : deux personnes, un bureau, un ordinateur, un téléphone et une voiture. Cet organisme remplit plusieurs missions : favoriser les contacts avec d’éventuels clients européens, organiser des rencontres et des débats entre ses adhérents, proposer des formations théoriques et techniques, entretenir des échanges avec d’autres coopératives dans les pays voisins ou plus éloignés.

Le film donne la parole aux acteurs de ces entreprises, sur les lieux mêmes de leurs activités.
Il tente de montrer que, malgré les difficultés, la solidarité peut générer une forme d’économie qui n’enrichit pas les investisseurs fortunés, mais permet à celles et ceux qui en ont fait le choix d’apporter des réponses à leur problème de survie.
Et si l’économie, sous cette forme, engendrait à son tour de la solidarité ?

Pierre Guiard-Schmid & Denys Piningre

- Utilisation

Ce film est un support qui permet d’introduire des débats sur différents sujets, selon vos centres d’intérêt et ceux de votre public :

* une approche de la vie économique en Afrique subsaharienne,
* les relatons Nord-Sud,
* l’économie solidaire,
* le développement durable,
* le commerce équitable,
* la question de la dette et des institutions financières internationales,
* l’entreprise coopérative...

Contacts :

Denys PININGRE
06 75 60 86 88
dype@wanadoo.fr

AFRICASCOP
Un film de Pierre Guiard-Schmid & Denys Piningre
Réalisé par Denys Piningre

Avec les coopératives Zem-Staaba de Po, Garage Tous Unis de Ouagadougou, Cotrapal de Bobo-Dioulasso et Tafliste de Ouagadougou

Montage : Catherine Galodé
Images : Denys Piningre
Son : Issa Traore

Production :
Sophie Salbot (ATHÉNAÏSE) & Linda Ortholan (VOI Sénart)

Distribution commerciale et non-commerciale :
Terre Nomade
Pavillon Thoureau
21500 Montbard

Avec le soutien du
Centre National de la Cinématographie

Avec la participation du Ministère de l’Emploi et de la Solidarité (Secrétariat d’État à l’Économie Solidaire), de l’Union des Coopératives Industrielles et Artisanales du Burkina-Faso, du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales (Ouagadougou), de l’Union Régionale des Scop Île-de-France, de l’Union Régionale des Scop Rhône-Alpes, d’Escoop (Paris)
et des coopératives et associations ERB (Senailly), Garage Union Scop (Paris), Longitudes (Nancy), Nuances du Sud (Toulouse) et SNBR (Ste. Savine)

- Entretien paru dans POLITIS

« Un outil de débats »

Denys Piningre (avec Pierre Guiard-Schmid) à réalisé « Africascop », un beau film sur l’économie solidaire au Burkina-Faso.

Pourquoi ce documentaire sur les coopératives africaines ?

Denys Piningre : Pierre Guiard-Schmid, qui travaille depuis plus de dix ans avec des coopératives d’Afrique subsaharienne, voulait faire un film pour que l’on sache, en France, comment cela se passe là-bas. C’est aussi un témoignage de son action. Nous montrons le travail de ces coopératives et leurs réussites, ces activités étant des alternatives économiques qui ont du succès malgré leur extrême fragilité. À bientôt 70 ans, Pierre va sans doute arrêter son action de promotion des échanges entre coopératives, d’autant que les financements pour ses missions ne sont pas assurés pour la suite. Mais il voudrait bien qu’il reste quelque chose de ces échanges sur l’esprit coopératif, de ces rencontres culturelles et techniques. Quand les gens d’un garage coopératif à Ouagadougou rencontrent leurs homologues à Paris, ils voient comment marche une gestion carrée, informatisée, la réparation des voitures avec des notices précises, et ils apportent aux Français autre chose, comme leur capacité à faire du semi-neuf avec du très vieux.
Au Burkina, il existe 65 coopératives qui comptent entre 40 et 200 personnes. Pierre a accompagné ce développement, il est un interlocuteur, comme il est l’un des artisans de la création de l’Union des coopératives industrielles et artisanales du Burkina-Faso (Uciab). Il voulait que je filme les 65 coopératives et j’aurais préféré m’en tenir à une, pour faire un travail plus approfondi, en partant du particulier pour arriver à l’universel. Nous nous sommes finalement mis d’accord sur trois, ce qui permet de montrer des coopératives de services comme de production.

« La solidarité génère une économie », explique un coopérateur africain...

Les habitudes de solidarité existent là-bas comme ailleurs : dans un village auvergnat, ou à Paris. Là-bas, ce sont des traditions bien ancrées, notamment chez les femmes. Pour les grands événements de la vie, les femmes du village apportent leur soutien pour préparer à manger, chanter ou garder les enfants. Elles se sont organisées et ont adopté des principes de fonctionnement simples mais forts : ainsi, les décisions sont prises sur le mode « un homme, une voix » et les revenus, quand il commence à y en avoir, sont partagés équitablement.
Ces principes de base sont ceux des coopératives - mais ce mot vient plutôt d’ici. Et si cette solidarité génère de l’économie, cette économie à son tour génère de la solidarité, car il y a un intérêt vital à ce que l’activité continue. À l’intersaison, dans une coopérative agricole, les femmes peuvent ainsi recevoir un budget pour se lancer dans le commerce. De plus, comme il n’y a pas de sécurité sociale organisée, certaines coopératives prennent en charge une partie des frais médicaux. Elles achètent aussi de la nourriture en gros. Et, au-delà de la création d’emplois, leur rôle social est important en termes de formation, de socialisation des femmes, parfois d’éducation à la santé, de planning familial, etc. C’est assez enthousiasmant. Et quand nous projetons le film, les réactions sont souvent positives. Des personnes nous disent avoir appris des choses, découvert l’Afrique, etc.

Comment comptez-vous diffuser ce film ?

Nous le proposons aux salles de cinéma associatives et municipales, ou en projection dans les réseaux comme Attac, les Amis de la Terre ou Léo-Lagrange. Ce film permet d’ouvrir des débats sur l’Afrique subsaharienne, la dette, les institutions financières internationales - car c’est une économie de survie -, le développement durable, l’économie solidaire, etc. Outre les projections, nous louons ou vendons des cassettes. C’est d’abord un film, mais c’est aussi un outil pédagogique.

Et pour la production ?

Le film a coûté environ 45 000 euros. Il est pour l’instant payé à 60 % grâce à plusieurs financements : une chaîne du câble, qui nous a donné accès à des aides du Centre national de la cinématographie, l’ex-secrétariat d’État à l’Économie solidaire, des associations comme Escoop, des coopératives, et deux Unions régionales des scop. Le ministère burkinabé de l’Agriculture nous a prêté une voiture et l’Uciab a mis à disposition son salarié permanent et un peu de logistique. Nous avons aussi proposé ce film aux télévisions nationales, pour compléter la production et si possible faire profiter l’Uciab de cette manne.

L’Uciab, qui connaît des difficultés...

En effet. Il lui faut 10 000 euros par an pour continuer, avec ses petits moyens, à faire de l’information, de la formation, à mutualiser les relations avec le monde extérieur, organiser ventes et échanges, etc. Or le financement actuel, français notamment, s’arrête en fin d’année. Nous espérons donc, grâce au film, tisser des liens de solidarité financière avec cet outil au service des 65 coopératives.

Propos recueillis par Dante Sanjurjo
Africascop, Histoires d’économie solidaire, 52’.
Rens. : 06 75 60 86 88 ou dype@wanadoo.fr



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